Il y a toujours des moments plus
difficiles dans la vie. Et devoir rendre le Cantata Music Center à son
distributeur fut un moment cruel pour moi. Car la période passée avec ce
lecteur/DAC (et même préampli) ne fut que plaisir. Disons-le clairement, je n’ai
pas souvenir avoir été aussi enthousiasmé par une source que ce soit en écoute CD ou en musique dématérialisée. J’ai ainsi pu redécouvrir mes albums comme
s'il s’agissait d’un autre pressage, dégageant une émotion nouvelle en
moi.
Mais revenons au début, puisque les
surprises n’ont fait que se succéder. J’avais lu un Banc d’Essai assez élogieux
dans Stereophile ou TAS, il y a quelques années et il y a quelques mois, j’ai été
agréablement surpris sur le salon à Noir & Blanc à Bruxelles par la pièce
qui associait ce lecteur à un ampli et des enceintes Focus Audio. J’avais pu
échanger quelques mots avec le distributeur, audiophile passionné, qui a
accepté par la suite un prêt pour juger sur pièce des performances de ce bel
objet. L’occasion également de le faire découvrir à des clients qui, j’espère,
ajouteront un commentaire à cet article une fois leur lecteur rôdé.
Surprise
n°1 : première confrontation, premier choc.
Comme il est coutume de le dire, la 1ère
impression est souvent la bonne. Et bien, la dernière fois que l’on m’a livré
des électroniques dans une caisse bois, il s’agissait de gros blocs hybride Lamm, des
amplificateurs à plus de 20K€ la paire.
Pour un produit à moins de 7K€, le moins que
l’on puisse dire, c’est que cela fait sérieux et met plutôt en confiance.
Ensuite
une fois le couvercle dévissé, le Cantata peut surprendre, parce qu’il est
assez compact comparé aux références habituelles. Il est peu profond et d’une
hauteur peu élevée, un peu à contre courant des marques ésotériques (sans jeu
de mots). Cela pourrait en déstabiliser certains, mais une fois en main, sans
qu’il soit bien lourd, la sensation est positive. Surtout, son look fait un
effet « bœuf » avec son capot directement usiné dans l’aluminium. La
finition est du plus bel effet. Le design est vraiment des plus réussis. La
conséquence, c’est que l’on a envie de le montrer et de le placer sur le dessus
d’un meuble, pas de le dissimuler entre 2 étagères, si vous voyez ce que je
veux dire. Tout ceux qui sont passés dans l’auditorium pendant cette période (même
ma femme) ont craqué sur le look « de ce petit lecteur ». Entre
guillemets, parce qu’une fois branché, on va de surprise en surprise.
Surprise n°2 : une écoute étonnante de
vérité
Oui,
s’il est possible de le considérer comme petit, c’est uniquement pour ses
dimensions ( 43 x 22 x 5cm), parce qu’à l’écoute, ce serait plutôt un poids
lourd, pour ne pas dire une bombe. En fait,
mon 1er sentiment a été de l’étonnement, car derrière son
look de tueur, je supputais que le ramage ne valait sans doute pas le plumage.
Colossale erreur.
Le Cantata frappe immédiatement par son équilibre général et sa dimension naturelle, l’aigu est
détaillé et sans agressivité, les voix sont charnelles, avec une tessiture
évidente. Quand au grave, dès lors que "l’ingeson" a décidé d’en mettre, il y en
a vraiment. Au même moment, j’ai reçu le CD de José James. Les basses sont énormes.
Mais,
ce que j’ai aimé c’est vraiment ce côté nuancé, très détaillé, tout en faisant
preuve de beaucoup de rapidité et de dynamique. Difficile de décrire ce
sentiment, tant le Cantata s'est démarqué de mes autres références.
La
musique coule, naturelle, libre telle qu’elle est jouée… ou enregistrée. On ne
sent pas de coloration particulière ou une personnalité propre à la marque. Le Cantata
laisse place à la musique. Point final.
Le
distributeur m’avait parlé de la bande passante extraordinaire de ce lecteur.
Aujourd’hui, je comprends mieux ce qu’il voulait dire. Le Cantata est une sorte
de loupe sur l’ensemble du spectre, hyper étendu en haut et en bas. Un lecteur
qui n’interviendra pas en compensation dans votre système. Aussi, dans un
ensemble équilibré, il vous conduira à des sommets. Et comme moi, vous gouterez
de nombreuses heures d’écoute sans fatigue auditive.
Surprise
n°3 : aussi bon quelle que soit la source
En effet, la majorité des
lecteurs d’aujourd’hui dispose d’entrées digitales et surtout USB, afin de
profiter de la musique stockée sur son Mac ou son PC. C’est devenu un argument
commercial. Mais assez rares sont ceux qui savent jouer la même partition. J’ai
souvenir d’une marque américaine très connue et dont je ne citerai pas le nom,
qui était correct en écoute CD, mais une
vraie catastrophe sur l’entrée USB (à dégoûter les amateurs de démat).

Si le
Cantata s’est vu affublé de la dénomination Music Center ce n’est pas un
hasard. Je me demande même si in fine ce n’est pas d’abord un DAC avec un
lecteur interne et un étage préampli intégré. J’ai tellement été subjugué par
la retranscription musicale que j’ai privilégié les écoutes, plutôt que les
tests. Aussi, je n’ai pas pris le temps de l’utiliser en préampli. Mea culpa.

En
terme de connectique, c’est un couteau suisse
SPDIF/COAX, AES/EU, Toshlink, USB et même RJ45 pour les distances plus
longues. Dans ce cas Résolution Audio a conçu ce qu’ils appellent le Pont Neuf
(un adaptateur USB/RJ45).
Un accessoire optionnel que nous recommandons
chaudement (à l’image des adaptateurs M2Tech qui transforment le signal USB peu
qualitatif en Coax SPDIF). Il sort indifféremment en symétrique (XLR) et asymétrique
(RCA)
Surprise
n°4 : un vrai confort d’utilisation
Cerise
sur le gâteau, même à 6 mètres du local technique, affalé dans mon canapé, il
est possible de suivre très facilement les indications du lecteur grâce à
système d’affichage surdimensionné… et du plus bel effet. Le design c’est aussi
ça.
J’avais
déjà apprécié par le passé l’affichage LED avec les gros chiffres des lecteurs
EMM LABS, mais là c’est encore mieux. Plus classe également.
Finalement,
mon seul bémol va à la télécommande.
En
conclusion
Je n’ai pas souvenir avoir eu entre les mains un lecteur aussi naturel dans sa
retranscription de la musique. Le Cantata est fait pour les audiophiles à la
recherche d’une écoute analogique, pleine et jamais fatigante. Et ce qui ne
gâche rien, il est magnifique en terme de design… Mes pérégrinations m’ont
permis de posséder, d’écouter, tester de nombreuses sources. Et si certaines
peuvent procurer une dimension peut-être plus analytique, le Cantata est pour moi la plus analogique des sources
numériques. Utilisé en lecteur CD, lecteur réseau avec PureMusic/itunes ou en
convertisseur avec un lecteur Oppo 103 ou Drive EAD T1000, le Cantata Media center
fait preuve d’une grande classe. L’écoute de l’album Voyages de Youn Sun Nah
restera un moment magique dans ma mémoire. Si plaisant que je me suis surpris à
l’écouter plusieurs fois de suite. Certes l’enregistrement est magnifique, mais
le tempo, le niveau de détail, la douceur sont tels que le Cantata me laisse un
souvenir rare. MAGIQUE.
Il paraît qu’il y a un intégré Cantata 50 du même acabit. Il me tarde déjà de
l’écouter.
UN VRAI COUP DE CŒUR… A RECOMMANDER SANS
MODERATION
A
propos de Resolution Audio
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Entreprise
californienne, dont les concepteurs sont issus de la célèbre université du
MIT, Resolution Audio est si j’ai bien compris à la base une sorte de bureau
d’ingénierie pour les grandes marques de la hifi mondiale, développant pour
leur compte des solutions innovantes et cela depuis une vingtaine d’années.
Avec le Cantata Music Center, Resolution audio a conçu sous sa propre marque,
cette fois, le remplaçant d’une source fameuse qui a rencontré un large succès
international : l’Opus 21. La marque fabrique ses produits aux US et non en
Chine comme le veux la majorité de la production internationale et avec un
niveau d’exigence accru sur la qualité des composants, un travail sur
l’isolation interne des circuits, les facteurs vibratoires , la
dissipation thermique, l’utilisation de pas moins de 4 blocs d’alimentation
dans l’appareil… Un travail spécifique sur le software de la mécanique.
Resolution Audio a même développé son propre DSP interne pour le traitement
du signal.
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